Seize jours durant mon corps a transpiré à l’unisson d’un monde végétal, minéral et humain.
Seize jours durant j’ai vécu mille ans.
Mes pas souffraient des efforts accomplis. Le passé s’impose pour construire l’avenir. Dans cet univers sans âge je balade mes sentiments au gré des caprices du temps. Le décor patiné par des siècles de patience s’accommode des créations humaines afin qu’aucune injure ne soit faite à l’originelle vocation de la terre: garder ses vertus célestes.
Je pars ce matin d’avril 1988 découvrir la terre, m’offrir la vision intime d’une France que je ne connais pas, sans brutalité, sans artifice. L’acte d’amour a besoin de patience. Comme un enfant qui s’ouvre au monde, je m’abandonne aux règles simples du pèlerin qui arpente le chemin en robe de bure et sandale de cuir.
Mais le temps n’est plus au dépouillement du corps, à la piété gratuite, aux paraboles toutes faites. J’ai revêtu le survêtement de mes entraînements quotidiens, chaussé les «training» résultat d’une technologie haut de gamme.
J’entame 960 kilomètres d’histoire, d’anecdotes, d’images et de bruits, 960 kilomètres tracés par des milliers de vie.
Mes foulées annoncent le début d’un beau rêve.
Il était une fois…
par henzzo